Le matériel d’art que j’utilise a beaucoup évolué avec la pratique et les différents artistes qui m’ont influencée.
J’ai essayé au fil du temps d’étoffer ma liste de matériel tout en limitant ou raisonnant l’investissement…
C’est indéniable, le matériel d’art peut vite coûter cher, mais il n’est pas indispensable de dépenser des fortunes pour démarrer dans de bonnes conditions.
Je vous invite aujourd’hui dans mon parcours artistique. De ma découverte de l’aquarelle à l’illustration urbaine et lifestyle.
LES Aquarelles
Je ne suis pas une collectionneuse de godets : le minimalisme a une bonne influence sur moi.
Alors même si j’adore la texture des aquarelles artisanales, je ne suis pas la cliente qui se met un rappel pour avoir LE set de saison. J’ai même un peu de mal à ajouter un godet artisanal à mes palettes, par crainte de ne pas le retrouver en vente par la suite.
En réalité, j’utilise toujours les mêmes couleurs, qui sont devenues « ma patte ».
Au quotidien, j’utilise deux palettes (qui ne sont d’ailleurs pas pleines) : une chaude et une froide
ces artistes qui ont guidé mes pas
Le premier set d’aquarelles extra fines que je me suis offert est le Signature Sennelier créé par Marie des Tribulations de Marie. Il contient 12 demi godets de très bonne qualité et une base assez variée de teintes.
Dans mes débuts de paysages à l’aquarelle, j’ai été beaucoup influencée par Marie et son stage gratuit en ligne « Paysage Booster ».
C’est sur ses conseils que j’ai ajouté 2 bleus (Bleu Outremer français et Bleu d’idanthrène) et 3 marrons (Caput Mortom, Brun Van Duck et Terre de Sienne).
Ces premières teintes ont constitué ma base. Mais très vite j’avais le sentiment de tourner en rond, d’avoir des peintures qui manquaient de personnalité et de caractère.
C’est à cette époque que j’ai découvert l’artiste Espagnole Alicia Aradilla. Son patréon est une véritable mine d’or pour progresser.
C’est avec elle que le Gris de Payne est devenu une de mes teintes favorites.
Par la suite, en m’inspirant de l’artiste canadienne Shayda Campbell, j’ai ajouté deux neutres : Titane écru (Daniel Smith) et Blanc de Chine.
Elles me permettent d’opacifier ou d’adoucir certains mélanges. Très pratique dans les fleurs ou le lifestyle.
mon cheminement personnel
Quand plus à l’aise avec l’aquarelle, j’ai trouvé MES sujets de prédilection, j’ai recherché MES teintes. C’est une étape qui arrive avec le temps et la pratique.
Je voulais de nouveaux marrons, plus chauds. Ce sont alors ajouté à ma palette :
- Terre de Sienne Brûlée et Terre de Sienne Brûlée claire : deux marrons que j’utilise désormais plus que Caput Mortom et Brun Van Duck
Le orange et le violet faisant partie intégrante de ma « patte », je ne voulais plus les obtenir par mélanges. Ainsi, ces 5 demis godets ont rejoint mon matériel d’art :
- Orange de Chine, Orange de Saturne et Violet Bleu (Sennelier)
- Tequilla Sunrise et Solliès (Atelier Couleurs Grenadine)
Enfin, j’ai découvert deux teintes ultra pigmentées de Daniel Smith :
- Bleu de Lune : complémentaire avec le gris de Payne, mais beaucoup plus pigmenté : je l’utilise pour la pierre dans les illustrations urbaines ou pour les teintes de jeans dans les illustrations lifestyle.
- Clair de Lune : un violet surnaturel et très pigmenté. Je l’utilise régulièrement dans le lifestyle.
Dans un premier temps, j’achète toujours mes aquarelles en demi godet. Si par la suite, la teinte intègre mes favoris, je la rachète en tube pour remplir mon godet.
LE Papier AQUARELLE
Cellulose ou coton ?
Dans mes débuts à l’aquarelle, pour limiter l’investissement, j’ai commencé avec du papier cellulose.
Mais ce type de papier sèche plus vite que le papier coton et engendre beaucoup de frustration ! Lorsque l’on suit des tutoriels, que l’on est particulièrement lent, avec un papier qui sèche vite… il y a de quoi se décourager !
Puis j’ai découvert le papier 100% coton et je ne suis jamais revenue en arrière !
Ok je mens…
Quand je suis sortie des paysages et des fleurs, que je me suis initiée aux illustrations lifestyle et urbaines, le papier cellulose est revenu dans ma vie.
Utilisant une technique mouillée sur sec, ma pratique ne nécessite pas de travailler sur un papier humide. Aussi, lorsque l’on explore un nouveau genre, on multiplie les ratés, alors les blocs Canson XL bons marchés sont les bienvenus.
Par la suite, avec l’expérience je suis revenue sur du papier 100% coton que je trouve plus agréable à travailler.
Grain Torchon, fin ou satiné ?
La différence entre ses trois papiers vient de leur texture :
- le grain torchon : très texturé, il est particulièrement adapté aux techniques humides et ne convient par aux détails fins.
- le grain fin : convient à toutes les techniques, il constitue souvent le meilleur choix pour débuter.
- le grain satiné : le plus lisse des 3, il est idéal pour les petits détails et plus simple à numériser. L’inconvénient est qu’il fait ressortir les défauts et auréoles.
Pour les anglophones, je vous partage une vidéo de Shayda sur son expérience avec les 3 types de papier.
Lorsque l’on débute l’aquarelle avec les sujets fleurs et paysages, des techniques de fusion, du travail dans le mouillé… Le papier grain fin est un très bon choix !
Il limite les auréoles, garde bien l’humidité, et permet de contrôler un peu mieux la dispersion de l’eau et des pigments sur la feuille.
En prenant par la suite la direction des thèmes urbain et lifestyle, ma pratique reposait moins sur les fusions et les techniques humides mais plus sur les détails et superpositions de couches. Je suis alors passée au papier satiné.
Il est exigeant, car fait ressortir absolument tous les défauts, mais maintenant je ne pourrais plus m’en passer.
Étant plus lisse, il simplifie l’encrage à la plume et l’ajout de petits détails. Il est également plus facile à numériser. Et sa texture … tellement beau, tellement doux… ok je m’égare !
Du Fineliners à la plume
La découverte du Mix Média
Ce qui m’a amenée à l’aquarelle est ce côté insaisissable d’un médium qui échappe à tout contrôle pour créer des dégradés, des fusions…
Par la suite, le mix média (mélange de plusieurs médiums : aquarelle, encre, acrylique…) pour une même illustration, a été ma plus belle découverte.
Je dois la technique de l’encrage à Shayda Campbell et son utilisation de Fineliners aux encres d’archives pour faire ressortir les détails.
Le principe d’une encre d’archive est qu’elle résiste à l’eau et permet d’encrer les croquis avant la mise en couleur.
Cependant, les fineliners ont plusieurs inconvénients.
Le premier est la fragilité des pointes. Sur un papier aquarelle texturé, la durée de vie est très limitée.
Le second est la limite « technique ». À chaque fineliner son épaisseur de trait, on ne peut pas la faire varier en fonction de la pression ou de l’inclinaison. Alors, ma trousse s’est vite remplie de différents Pigma Micron.
Le troisième est la teinte. Il n’existe en général que deux couleurs de fineliners : noir ou sépia.
Ces trois inconvénients associés aux déchets générés et au coût d’achat non négligeable m’ont poussée à chercher une alternative.
C’est grâce à Alicia Aradilla que j’ai (re)découvert le stylo Plume.
Le Stylo plume
Pour m’affranchir des cartouches à usage unique et garder l’intérêt des encres d’archives, j’utilise des convertisseurs que je remplis avec des encres en bouteilles.
Il existe pléthore de marques aux nuanciers les plus variés les uns que les autres : Rohrer & Klingner, De Atramentis, Noodler’s Ink, Carbon Ink…
En encre d’archive, j’ai ma préférence pour la gamme SketchINK de chez Rohrer & Klingner et la teinte Lily.
Pour ce qui est de l’épaisseur du trait, il change en fonction de la plume mais aussi de la pression et de l’inclinaison du stylo.
Autre intérêt, une plume survit plus longtemps qu’une pointe de Fineliner, et une fois en fin de vie, il suffit de la remplacer. On ne jète pas le stylo entier.
Le seul bémol est l’entretien lié à l’utilisation des encres d’archives.
Le stylo et sa plume se bouchent avec ce type d’encres. J’entends déjà Kelly, de la boutique Perreyon 1884 me dire : tu vas pouvoir enterrer ton stylo plume dans le jardin à côté de ton hamster !
Pour ne pas en arriver à cet extrême, j’utilise le nettoyant Rohrer & Klingner.
Aussi, je ne remplis plus mes convertisseurs entièrement mais à moitié : je préfère le remplir et le nettoyer plus souvent. En moyenne, toutes les deux semaines.
J’utilise ce nettoyant depuis 2 ans, et aucun stylo n’a été enterré (aucun hamster non plus d’ailleurs).
Dans la catégorie « matériel que je ne sais pas où mettre », j’ai nommé le marqueur de peinture à l’eau !!!
Je l’utilise pour faire ressortir les volumes sur mes illustrations, et mon favori reste le Posca PC-1MC.
La Céramique
Pour cette dernière catégorie, dans un article déjà bien long, je mets à l’honneur le travail d’artisans !!
Je préfère de loin le confort des palettes en céramique pour faire mes jus et mélanges, rien à voir avec le plastique ou le métal.
Mais avouons-le, c’est le petit plus, le non-essentiel à la pratique de l’aquarelle. Il existe beaucoup de talentueux céramistes qui proposent du matériel magnifique. Mais l’investissement est assez conséquent…
Pendant longtemps j’ai utilisé ma vaisselle en guise de palette… ça reste incontestablement la solution la plus économique !
Et puis un jour j’ai fini par investir et m’offrir une palette Pottery with soul. J’utilise le modèle Valentine, comme le nom de ma filleule adorée.
Rozenn, l’artiste derrière cette boutique, m’a offert deux reposes pinceaux avec ma commande.
En conclusion…
Le matériel d’art est un sujet intarissable et je pourrais en parler encore longuement. Pour résumer mon point de vue, le but n’est pas de finir avec une caverne d’Ali baba version artistique.
Mais bien de trouver LE matériel qui correspond à notre pratique et nos thématiques tout en se faisant plaisir.
Voilà, je crois qu’il est temps de conclure cet article. J’espère que ce cheminement et mes recommandations vous auront inspirés.
Merci de m’avoir lue jusqu’au bout et à très vite pour de nouveaux articles de coulisses !!