Expatriation en Famille QC 2023

Expatriation au Québec en famille – 16 mois ici

Le 1er juin nous fêtions nos 1 an au Québec. À la base, je voulais profiter de ce palier pour revenir sur cette première année. Mais par manque de temps, c’est finalement pour les 16 mois ici que sort cet article !

Si vous voulez en savoir plus sur le contexte de notre expatriation, les raisons de notre départ, notre déménagement… Je vous invite à lire mon article sur le bilan des 6 mois.

Cet article est toujours d’actualité, même 10 mois plus tard. Je ne reprendrai pas tous les points notamment la sensation de sécurité (pour une femme particulièrement), l’entraide générale, le calme dans la mentalité.

Le but est de revenir sur les aspects sur lesquels j’ai plus de recul aujourd’hui : l’accès aux soins, l’école, le coût de la vie… sans pour autant m’imposer comme une experte, loin de moi cette idée.

Chaque expérience est unique et les parcours d’expatriés souvent peu comparables les uns les autres. Notre expatriation s’étant faite en famille, les enjeux et difficultés sont différents (pas pire ou mieux, juste différents) des étudiants ou PVTistes (sans enfant).

Une année sur la Rive Sud  

Premier Hiver

Je pourrais fanfaronner en disant « ce n’était pas si dur ! » mais je n’en ferai rien promis ! Je suis bien consciente que l’hiver a été particulièrement chaud cette année.

Nous n’avons pas eu tant de « bordées de neige », pas tant de températures négatives… Les québécois autour de nous s’entendent à dire : « vous avez de la chance, ce n’était pas un vrai hiver ! »

Alors oui, bien entendu, et bien heureusement, nous avons eu plus froid que mon cousin en Martinique ! Mais nous étions surpréparés pour un hiver polaire qui n’est pas venu.

Pour autant, je suis allée chercher mon garçon en luge à la garderie une partie de la saison. Je reconnais c’était vraiment chouette !

Premiere année scolaire

Pour vous donner un peu de contexte, nous avons fait le choix de scolariser nos enfants dans l’école publique. Je n’ai pas d’expérience sur les écoles privées québécoises.

Les fournitures scolaires et frais de scolarité

Un grand moment …

La liste des fournitures en primaire est simplement incroyable et le budget aussi. Cela va faire sourire les québécois qui me liront, mais nous n’avons pas de Duo Tang en France. Pour être tout à fait honnête, je ne connaissais pas la moitié des fournitures à acheter.

Voilà un extrait de ce qu’il fallait pour la rentrée en 2ème année de primaire (équivalent CE1) :

  • 6 Couverture de présentation en carton de type « Duo Tang », couleurs différentes, avec attaches Pour les 2e année : gris, jaune, bleu, vert, rouge, violet
  • 3 Couverture de présentation en plastique *de type « Duo Tang », couleurs différentes, avec
    attaches et pochette. Pour les 2e année : 2 transparents (pochette facultative) , 1 blanc (AVEC POCHETTE)
  • 5 Cahier d’écriture interligné et pointillé de style « Hilroy ». Pour les 2e années : 2 bleus, 2 verts, 1 rose
  • 1 Tablette de papier construction 8½ x 11 (environ 50 feuilles) dans une pochette en
    plastique

Cette liste de fournitures ne comprend pas les supports de travail, agendas et photocopies qui seront fournis par l’école. Il sont inclus dans les « frais de scolarité » et s’élèvent (dans notre école) environ à 90$ par an et par enfant de primaire.

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L’école

L’an dernier ma fille était en surplus dans l’école de secteur. Elle était donc scolarisée dans une école plus loin de la maison. J’en parlais plus en détails dans mon précédent article.

En toute honnêteté, cette première année a été plutôt rude. Mais je ne veux pas généraliser notre (petite) expérience à l’ensemble du système scolaire québécois.

Comme en France, toutes les écoles ne se valent pas. Elles ne sont pas toutes non plus confrontées aux mêmes problématiques.

Pour cette seconde rentrée, mes deux enfants ont intégré l’école de secteur. Et même si nous ne sommes d’en début d’année, je suis persuadée que nous ne serons pas confrontés aux difficultés de l’an dernier.

L’école était un environnement violent et le suivi scolaire était médiocre, vraiment.

Les bulletins scolaires étaient « vides », aucun commentaires associés aux notes, même moyennes. Aussi, il n’était pas prévu de rencontre avec les enseignants, en dehors du professeur principal en début d’année.

Nous n’avons eu que peu de traces de son travail. Elle est arrivée en fin d’année avec des notes moyennes sur son bulletin, sans explication et sans piste d’amélioration de la part des enseignants…

Nous avons donc investi dans du matériel à la maison pour reprendre le programme avec elle sur l’été.

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Le positif dans l’année passée

Bien entendu, il y a eu du positif !

  • Le gala des méritas. Un évènement auquel les parents sont conviés. L’école remet aux enfants des récompenses pour les efforts dans certaines matières ou certains domaines.
  • Dans les cas d’intimidation / violence, l’école est partie prenante dans la résolution de conflit. Un dialogue se crée avec l’équipe scolaire : éducateurs, enseignants, direction…
  • Les conflits dans le transport scolaire ne tombent pas dans un néant, comme j’ai pu l’entendre en France. La commission du transport scolaire est prévenue. Elle travaille avec l’école et l’équipe pédagogique et le chauffeur pour la résolution de conflit.

Le service de garde

Les enfants vont à l’école 5 jours par semaines et les horaires sont différents d’une école à l’autre.

Dans notre cas, les maternelles et primaires commencent à 8h00. La journée se termine à 14h12 pour les maternelles et à 15h10 pour les primaires.

Nous avons la possibilité d’inscrire l’enfant au service de garde. Le tarif est le même pour tout le monde, peu importe la durée du service.

Pour un élève qui est inscrit pour plus d’une période (matin, midi, après-midi), le tarif est de 9,50$.

À l’école les enfants n’ont que 3 semaines de vacances sur l’année scolaire : 2 à Noël et 1 en Mars pour la « semaine de relâche ».

Cependant, l’année scolaire est ponctuée de « journées pédagogiques » (environ 14 réparties sur l’année). Sur ces journées, vous pouvez mettre les enfants au service de garde. Il faut tout de même compter dans les 16$ par journée et par enfant (dans notre école de quartier).

Le repas du midi et les collations

Les enfants sont tous équipés d’une boîte à lunch. Elle contient le repas du midi, la collation du matin et celle de l’après-midi (si l’enfant fréquente le service de garde).

Pour les moins doués (comme nous), il y a toujours la possibilité de payer le service traiteur pour le repas du midi. Il faut compter dans les 6$ par repas.

Mon jardin est un zoo, la captivité en moins

C’est un fait, le nombre de mammifères que l’on croise dans le lopin de terre à l’arrière de la maison est incroyable.

Alors, oui la forêt n’est pas loin, mais nous ne sommes pas en bordure non plus, et il y a aussi moins de chats domestiques dans les rues qu’en France.

Bien entendu, au coeur de l’hiver, ils sont moins nombreux !

Nous avons une marmotte qui vit sous notre terrasse en bois. Les enfants l’ont surnommée Biscotte (merci Marianne Barcilon et Christian Jolibois pour votre livre).

Nous avons installé une mangeoire pour les oiseaux dans le jardin. Clairement, je n’ai jamais été très douée pour reconnaître les différentes espèces… Mais la variété et les couleurs m’ont donné le goût de connaître leurs noms : Chardonneret jaune, Cardinal rouge, Merle d’Amérique…

Et même si ce n’est pas pour eux, on voit régulièrement des écureuils descendre de la mangeoire comme des artistes de pole dance ! Le fou rire assuré avec les enfants !

On peut également voir de jolis tamias (suisses) ramasser les graines au sol. Ok, mon avis est subjectif, ils restent des rongeurs ! Mais je les trouve tellement plus mignons que les souris et mulots français…

Les poubelles de compost sont fouillées par les ratons-laveurs et non des rats. C’est tout l’univers de Pocahontas qui prend vit dans ma tête ! Ahahaha ! Bizarrement les québécois sont moins enthousiastes que moi !

Dans la liste des bestioles en tout genre que je n’ai pas dans le jardin, mais que l’on croise facilement dans le coin : Opossums, Moufettes, Cerfs de Virginie, Castors…

L’accès aux soins

Quand on vient de France, notre perception est largement biaisée. Est-ce moins bien ? Honnêtement, je n’en sais rien.

Ce n’est un secret pour personne, le Québec essuie une pénurie de personnel dans différents secteurs importants. Le domaine de la santé n’y échappe pas.

En une année, nous avons eu besoin de consultations médicales pour plusieurs raisons. Nous avons peut-être eu beaucoup de chance, mais pour le moment, notre expérience n’est pas si négative.

Encore une fois, je ne prétends pas connaître le système de santé québécois à la perfection, loin de là. Je vous livre juste mon expérience sur 16 mois, sur la Rive Sud de Montréal.

Les urgences pédiatriques

Deux passages aux urgences en 3 mois pour notre jeune cascadeur. Deux passages, mêmes urgences, deux expériences aux antipodes.

La seconde fois reste mémorable avec un passage éclair de 20 minutes pour une arcade à recoller. J’ai franchi le seuil des urgences pédiatriques à 19h50, pour en ressortir à 20h10 arcade soignée…

La consultation généraliste

Nous sommes inscrits sur les listes pour obtenir un médecin de famille. Pour obtenir une consultation, nous avons plusieurs options :

  • appeler le 811 : « première ligne » : permet d’être rappelé par une infirmière en 1 à 2 jours (en fonction de l’urgence)
  • rendez-vous santé Québec : une plateforme en ligne sur laquelle on peut obtenir une consultation (dans le public ou dans le privé)
  • La consultation en pharmacie

Pour le moment, j’ai privilégié la première option pour des consultations « non urgentes » ou un avis médical. Par ce biais, j’ai notamment obtenu un rendez-vous pour mon suivi en gynécologie en 3 mois.

Sur la plateforme en ligne, j’ai toujours obtenu des rendez-vous dans un délai très court (<24h). Je ne vais pas vous mentir, il faut s’armer de patience, et/ou repérer les heures auxquelles les cliniques libèrent des créneaux. Mais ce n’était pas insurmontable.

Je n’ai pas assez de recul pour savoir si nous avons simplement eu de la chance.

Le coût de la vie

Globalement, le coût de la vie est différent…

L’électricité et l’eau coûtent moins cher qu’en France, mais le prix des assurances est bien plus élevé.

L’accès aux piscines municipales est gratuit, mais l’accès aux parcs nationaux est payant.

Les loyers ? Ils semblent plus élevés, mais … nous louons une maison avec jardin sur la Rive Sud de Montréal. Je ne suis pas certaine que l’on paierait moins cher en banlieue lyonnaise…

Les titres de transport sont plus chers. Un ticket montréalais coûtent 3,75$ contre 3$ à Lyon. Sur la Rive Sud, le ticket coûte 4,75$ sur la première zone.

Concernant l’alimentation, avec un peu plus de recul, bien s’alimenter coûte plus cher qu’en France. Si on est regardant sur la composition et l’origine, le budget mensuel est plus élevé.

Ce n’est pas un secret, le climat du Québec est plus rude qu’en hexagone. Aussi, le prix des fruits et légumes de qualité est plus élevé, surtout pendant l’hiver.

En tant que travailleuse autonome, j’ai beaucoup moins de frais qu’en France, au moins sur le début de mon activité. Je ne paie pas les 21% de cotisations sociales. Ce qui aide grandement à se lancer. Les démarches administratives sont également beaucoup plus simples.

Et aujourd’hui alors ?

Aujourd’hui nous avons pris nos marques bien que nos habitudes de consommation évoluent encore.

Les enfants se plaisent au Québec. Notre fils a passé une année formidable au CPE.

La France manque à notre fille aînée. On espère que cette nouvelle année scolaire lui permettra de tisser des liens.

En tant que travailleuse autonome, je suis particulièrement isolée. Mais les rencontres se multiplient à mesure que le temps passe.

Je continue le coworking hebdomadaire avec Fanny HH, une illustratrice et graphiste, expatriée elle aussi. Parfois Maëlys, une illustratrice et Audrey, courtière hypothécaire, se joignent à nous.

J’ai également intégré un groupe d’expatriées avec qui je fais une sortie par mois.

Bref, pour une travailleuse autonome, je ne suis pas (si) seule.

Après, on ne va pas se mentir, l’éloignement fait aussi partie de l’expatriation.

On voit moins les proches, même si aujourd’hui, il est plus simple de garder contact.

Malgré tout, nous étions déjà assez casaniers en France. On aimait se retrouver juste tous les 4 et profiter de notre famille nucléaire. Aussi, l’éloignement n’est pas aussi dur qu’il peut l’être pour d’autres.

En conclusion…

Nous arrivons au bout de ce nouvel article sur notre expatriation au Québec.

Nous sommes ici depuis 16 mois, mais il nous reste encore tant à découvrir. La conclusion reste globalement la même que 10 mois auparavant.

Comme vous avez pu le lire, sans être un chemin de croix, l’expatriation n’est pas un parcours de tout repos. Nous avons eu notre lots d’embuches mais aussi et surtout nos fous rires, nos belles découvertes et nos belles rencontres.

Et vous alors l’expatriation ? Avez-vous déjà vécu cette expérience ? Si oui, quelles ont été vos tuiles les plus mémorables ? Et vos plus beaux moments ?

Racontez-moi vos expériences en commentaire !!

À très vite pour de nouveaux articles de coulisses 🧡

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